Bizut ou pas bizut?
Du moment où l'on parle bizutage, on songe à ces pauvres étudiants grossièrement maquillés et vêtus de sacs poubelles qui arpentent les rues en quête d'une petite pièce pour la bonne cause... Rien de reluisant, rien de bien amusant tout ca, excepté peut être pour ceux que l'on appellera les "bizuteurs, en mal de flatterie pour leur ego et qui éprouvent un malin plaisir à donner les gages les plus douteux au bizut qui n'a pas grand chose à se reprocher, si ce n'est de ne pas être resté chez lui pour éviter ça. Rassurez vous, les "bizuteurs" ne sont pas tous ainsi, certains cherchent réellement à rendre service aux nouveaux, à leur permettre de connaitre plus rapidement la fac, les autres et la ville où souvent ils débarquent pour la première fois.
Ce "ça" se passe plutôt bien, sans incidents regrettables à présent. Ce ne fut pas toujours le cas et les débordements, parfois, allèrent loin et incitèrent le ministère de l'Education Nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche à prendre certaines mesures. On ne parle d'ailleurs plus de bizutage, mais de jouréne d'intégration. Ce sujet continue à diviser. Pour ou contre le bizutage, la question reste ouverte...
Pour ...
Lorsqu'il est utile et intelligent, pourquoi pas? Il peut être un moyen d'aider l'étudiant en première année, déraciné, à s'intégrer. Pas facile d'aborder quelqu'un dans un amphi de 400 places. La jouréne d'intégration bouscule un peu les habitudes, incitent les gens à échanger, à sortir de leur coquille. Encore faut-il que ce soit dans un esprit de volontariat, dans un climat convivial. Place à la fantaisie, aux jeux pour permettre au nouveau de mieux connaitre la ville, le campus...
Ou contre...
Le bizutage ne fait pas que des émules. Des adversaires farouches, il y en a et ils ne manquent pas d'arguments. A l'UNEF-ID, on fait partie des détracteurs du bizutage. On déplore le peu d'imagination des "bizuteurs": "ils répètent inlassablement les mêmes rites stupide et humiliants où tout se joue en dessous de la ceinture et dan sun état d'ébriété déplorable." Pour les adversaires, il n'est pas question de se laisser attendrir par les "bonnes intentions" lorsqu'ils reversent par exemple les recettes de ces jourénes à AIDS, Enfance et Partage... Ce ne sont à leurs yeux que des alibis dont se servent les corporations afin de couvrir une audience plus large.
Copyright Le Bien Public - Les Dépêches, Edition du 30 octobre 1996.